• MARRONNIERS

    MARRONNIERS EN FLEURS

     

    Marronniers quand fait pleuvoir le vent

    Vos feux d'artifice muets

    Il n'est pas, au pouvoir des oreilles humaines

    D'entendre vos corolles s'effeuiller.

     

    Si le cristal exhale sous le doigt

    Parfois un chant qui le fêle soudain

    Les fleurs, étant de plus subtile essence

    Laissent à qui les tue le soin de les pleurer.

     

    Enseignez-moi les vertus du silence,

    Et quand la foudre de la mort se sera tue

    Calcinés comme vous mais contre un ciel de germes

    Nous rirons à jamais des stériles tonnerres.

     

    Théodore de Banville

    (1823-1891)

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  • Chene

    Qui a vu quelquefois un grand chêne asséché

     

    Qui a vu quelquefois un grand chêne asséché,

    Qui pour son ornement quelque trophée porte,

    Lever encore au ciel sa vieille tête morte,

    Dont le pied fermement n'est en terre fiché,

     

    Mais qui dessus le champ plus qu'à demi penché

    Montre ses bras tout nus et sa racine torte,

    Et sans feuille ombrageux, de son poids se supporte

    Sur un tronc nouailleux en cent lieux ébranché :

     

    Et bien qu'au premier vent il doive sa ruine,

    Et maint jeune à l'entour ait ferme la racine,

    Du dévot populaire être seul révéré :

     

    Qui ta chêne a pu voir, qu'il imagine encore

    Comme entre les cités, qui plus florissent ore,

    Ce vieil honneur poudreux est le plus honoré.

     

    Joachim DU BELLAY   (1522-1560)

    Recueil : Les antiquités de Rome

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