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Par fathianasr le 23 Décembre 2009 à 20:28
MARRONNIERS EN FLEURS
Marronniers quand fait pleuvoir le vent
Vos feux d'artifice muets
Il n'est pas, au pouvoir des oreilles humaines
D'entendre vos corolles s'effeuiller.
Si le cristal exhale sous le doigt
Parfois un chant qui le fêle soudain
Les fleurs, étant de plus subtile essence
Laissent à qui les tue le soin de les pleurer.
Enseignez-moi les vertus du silence,
Et quand la foudre de la mort se sera tue
Calcinés comme vous mais contre un ciel de germes
Nous rirons à jamais des stériles tonnerres.
Théodore de Banville
(1823-1891)
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Par fathianasr le 23 Décembre 2009 à 19:48
Qui a vu quelquefois un grand chêne asséché
Qui a vu quelquefois un grand chêne asséché,
Qui pour son ornement quelque trophée porte,
Lever encore au ciel sa vieille tête morte,
Dont le pied fermement n'est en terre fiché,
Mais qui dessus le champ plus qu'à demi penché
Montre ses bras tout nus et sa racine torte,
Et sans feuille ombrageux, de son poids se supporte
Sur un tronc nouailleux en cent lieux ébranché :
Et bien qu'au premier vent il doive sa ruine,
Et maint jeune à l'entour ait ferme la racine,
Du dévot populaire être seul révéré :
Qui ta chêne a pu voir, qu'il imagine encore
Comme entre les cités, qui plus florissent ore,
Ce vieil honneur poudreux est le plus honoré.
Joachim DU BELLAY (1522-1560)
Recueil : Les antiquités de Rome
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