• Les amoureux aux colombes

    Illustrateur français, né à Paris le 16 novembre 1908 et mort le 14 janvier 1999 à Mougins, Raymond Peynet est célèbre pour avoir créé en 1942 les deux personnages d’amoureux qu’il a dessinés sur de nombreux supports. Dès sa sortie de l’école des Arts Appliqués dans les années 1920, il commence à travailler en tant qu’illustrateur pour la presse (Le Rire, Rire à deux, Paris Magazine…) et les catalogues de grands magasins. Les “amoureux” (le poète et sa compagne) ont été créés par Peynet de passage à Valence, inspiré par un kiosque à musique (classé Monument Historique depuis 1982). Ces désormais illustres personnages ont inspiré la chanson “Les Amoureux des bancs publics” de Georges Brassens, et “Les Amoureux de papier” de Charles Aznavour (interprétée par Marcel Amont). Ils ont également été déclinés en timbres (“La Saint- Valentin de Peynet”, en 1985, revisité en 2000 en timbre-hommage), en cartes postales et en poupées. Ils ont ainsi fait le tour du monde, sur des porcelaines, des écharpes, sous forme de poupées, dans des livres, sur des médailles, en statues (telle celle érigée à Hiroshima, au Japon)… sur tout ce qui symbolise l’Amour ! En France, trois musées sont désormais consacrés à Peynet : à Valence, Antibes et Brassacles-Mines (la ville natale de sa mère). Au Japon, deux musées lui sont également dédiés : à Karuizawa (Nagano) et Sakuto-cho (Okayama).

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  • PHOTO-DE-Cicely-Mary-Barker.jpg Biographie de l'auteur

     

     

    Cicely Mary Barker

     

    "Cis aux premiers jours…

    Cicely Mary Barker est née au cours des fenaisons, le 28 juin 1895 à Croydon dans le Surrey. C’est un petit bout de bébé encore tout fripé par le douloureux et délicat passage entre l’Autre monde et le nôtre. Les familiers de féerie et les sages matrones racontaient autrefois de nombreuses histoires sur «la mise au monde» et son cortège de rites, de croyances et de présages. Ils disaient qu’au moment où l’enfant quittait le Bienheureux royaume et franchissait la porte pour éclore à la vie terrestre, un archange ou une fée se penchait vers lui et posait sur sa bouche le doigt afin qu’il taise les secrets reçus dans l’au-delà – que la fossette creusée sous le nez, juste au-dessus des lèvres, était la marque laissée par l’attouchement du merveilleux index. Ils disaient qu’ensuite les Trois Parques filaient le destin de l’enfant. L’une le dévidait, la seconde le tramait et la troisième, plus tard, à l’heure prévue, le coupait… D’un autre geste, les Marraines distribuaient les dons. Certains enfants se trouvaient nés coiffés, sous la protection des fées, avec un pas demeuré dans l’ombre lumineuse de l’autre versant. Doués pour les arts, l’âme à fleur d’émotion, ceux-là se montreraient rêveurs, quelque peu fantasques, de santé délicate, parfois lunatiques, si ce n’est «différents».

    Cicely appartient à cette famille. Très tôt, elle souffrira d’épilepsie. Les enfants des anges et des fées que les parents inquiets ont souvent tendance à surprotéger passent pour solitaires. En fait, il faut le dire, ces enfants ne le sont pas, car ainsi que le versifie si bien Stevenson «quand les enfants jouent seuls dans le pré – Survient le compagnon que personne ne voit – Personne ne l’a vu ni ne l’a entendu ; – Son portrait, jamais tu ne le feras – Mais il est présent, ici ou là-bas». C’est peut-être ces menus et fluides compagnons entrevus autour de son lit de malade qui joyeusement lui ramenaient du dehors les rires, les chants, la flore et la lumière des collines et campagnes lointaines que toute sa vie durant, avec tendresse et précision elle ne cessera de peindre et dessiner. De beaux livres de contes illustrés.

    Lorsque Cicely a treize ans, son père l’inscrit à la Croydon Art Society et lui offre des cours d’art par correspondance, car ces dons des fées peuvent à la longue, si on n’en fait rien, se cristalliser et s’émietter au moindre choc. Alice B. Woodward l’encourage à être exigeante envers son travail, à résister à des formules trop commerciales, à dessiner d’après nature. « Ne suit pas la voie de quelqu’un d’autre, mais suit ta propre voie. Conserve tes rêves », lui écrit Anne Falkner.

    En 1911, l’éditeur Raphaël Tuck achète pour un demi souverain quatre petits dessins à Cicely, ajoutant qu’il serait enchanté d’en publier d’autres. Elle gagne également un prix à un concours d’affiches.

    Un an plus tard, la mort soudaine de son père qui, avec une attention constante avait guidé ses progrès, plonge toute la famille dans la douleur et le désarroi. Petit à petit sa foi rayonnante, mais aussi les problèmes d’argent, vont ramener Cicely à ses pinceaux, à sa table de travail. Elle écrit de la poésie, réalise des aquarelles pour la société de promotion de la connaissance chrétienne, des illustrations pour My Magazine, Child’s own magazine ,  the Leading Strings et le Raphael Tuck annuals, exécute de nombreux portraits et expose à la «Women Artists Exhibitions». En 1918, le «Royal Institute» lui achète pour 660 livres A fairy song, sa première œuvre d’inspiration féerique.

    Cicely s’est beaucoup promenée dans les décors de Patton, de Cruikshank, John Auster Fitzgerald, John Duncan, John Collier, Walter Crane, Dante Gabriel Rossetti, J.W. Waterhouse, John Simmons, Holman Hunt, Robert Huskinson, Edward Robert Hughes, J. Atkinson Grimshaw, elle a côtoyé les elfes de Sophie Anderson et le Petit Peuple de Ida Rentoul Outhwaite. Elle a lu et relu les mémoires et les traités de Millais et de Burne-Jones son peintre préféré…

    En 1923, l’éditeur Blackie publie Flowers Fairies of the Spring, que d’autres lui ont refusé. C’est son premier recueil, son premier bouquet de fées des fleurs. Vingt-quatre poèmes et illustrations qui décrivent les petits esprits des crocus, des blanches anémones, des riantes pâquerettes au cœur d’or, des violettes odorantes, des primevères, des coucous. Tous chantent la vie renaissante. Le temps jamais ne fanera leur éternelle jeunesse.

    En 1924, la famille Barker gênée par des problèmes financiers emménage dans une nouvelle maison. Dorothy emporte avec elle sa garderie d’enfants et Cicely installe son atelier au fond du jardin. On vit chichement et les élèves que Cis emprunte à sa sœur pour lui servir de modèles se plaignent souvent du froid.

    C’est dans ce petit recoin enfoui dans le lierre et le chèvrefeuille que la jardinière des fées va composer le meilleur de son œuvre.

    En 1954, sa sœur Dorothy meurt, foudroyée par une crise cardiaque. Cis se rend compte un peu tard ce qu’elle devait à celle qui l’avait toujours affectueusement protégée et tenue à l’écart des tracas quotidiens. Comme une enfant perdue, Cicely est alors incapable de travailler, de s’occuper à la fois de la maison, des travaux ménagers, de sa mère malade qui décède en 1960.

    L’horizon s’est couvert de nuages et les rondes des fées fleurs semblent bien lointaines.

    Une photo la montre sur le pas de sa porte : une petite dame âgée avec une allure d’enfant sage. Les cheveux blancs soigneusement coiffés, une raie sur le côté, maintenus par deux barrettes. Un col blanc, une jupe écossaise, des souliers vernis. On dirait une écolière appliquée et rêveuse. Le visage a gardé cette fraîcheur angélique déposée il y a bien longtemps par les fées et séraphins penchés sur son berceau dans l’aurore des premiers jours…

    Elle est maintenant trop aveugle, trop sourde pour percevoir ce monde moderne que renvoie entre deux spots publicitaires l’écran de télévision, mais elle distingue encore au-delà de la fenêtre le bleu profond des iris et le rose délicat des jacinthes. Elle sait que derrière les jardins de ses contemplations intérieures, elle va bientôt retrouver le paradis perdu.

    Lorsque Cis meurt en 1973, les vitraux sont en fleurs, l’orgue et les chants accompagnent son voyage vers le royaume bienheureux des anges et des fées. On disperse ses cendres dans un petit pré appelé «la clairière» qui entoure l’église de Storrington… Les elfes et les elfines y mêlent leurs ailes diaphanes aux pétales des premiers crocus…"

     

    Pierre Dubois

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